Top 50 pour nos 4e au concours Jeunes écrivains – Je bouquine

 

Cette année, Nos classes de 4e sont arrivée au Top 50 du célèbre concours d’écriture de Je bouquine.

Chaque année, ce sont des centaines de textes lus par l’organisation du concours, son jury et l’écrivain choisi.

Pour sa 2e participation avec le collège, le professeur Madame Sahli est heureuse. Cette année, il s’agissait du roman Fort ressac de Pauline Audepied : un beau titre qui nous a inspirés.

L’écrivain jeunesse confie au magazine un début de roman qui sera publié quelques mois après le concours. Les élèves en classe ou en individuel doivent en faire la suite.Un élève a participé seul. Les deux classes 404 et 405, chacune de leur côté ont produit un texte.

À cet effet, les élèves en AP rédigent une suite à 3 que le professeur corrige. Après avoir sélectionné quelques textes, les élèves choisissent celui qui va être retravaillé lors d’une séance collective par une projection au tableau.
Les suites sont envoyées au Concours, et nous patientons quelques mois. Donner le goût de l’écriture et de la littérature, c’est former de beaux esprits.

Ci joint les deux textes participants :

404 :
Nérée entendait les paroles de la prophétie résonner dans sa tête comme un écho porté par la douce brise. Il réfléchissait intensément,essayant de découvrir leur véritable signification. C’était peine perdue. Il sortit donc le parchemin de sa bourse et en tritura les coins. Il plissa des yeux tout en rapprochant le parchemin de son visage,comme si les signes d’encre aux formes arabesques allaient se déplacer pour former des mots et des phrases,mais rien.
Le garçon,curieux comme une belette,débuta ses recherches sur les caractères anciens en farfouillant dans d’anciens manuscrits oubliés sur les étagères. Après des heures infructueuses,il se leva et fit les cent pas dans la bibliothèque. Voici à quoi, jusqu’ici, se résumaient ses journées : la guerre n’était pas chose passionnante. Chaque jour,il devait soigner une personne qui finirait par mourir. Souvent, le jeune homme se disait qu’il valait mieux achever le patient d’un coup d’épée pour économiser les ingrédients qui se faisaient rares, à cause des maigres récoltes de cette saison. Nérée,qui était perdu dans ses pensées,revint à la réalité lorsqu’il remarqua enfin la silhouette encapuchonnée, blottie dans un coin, qui lui jetait des regards apeurés. Le jeune guérisseur retourna à ses recherches, et l’oublia rapidement.
Cependant, sa concentration se rompit à nouveau lorsqu’il se rendit compte que l’inconnu se penchait désormais au-dessus de son épaule, jetant des coups d’œil à la prophétie, tout en marmonnant des bribes de mots incohérentes : « vieillard de la mer »…« chaînes d’eau »…« malédiction du titan ». C’est alors que Nérée comprit que ce mystérieux individu pourrait déchiffrer les symboles. Il lui demanda donc s’il reconnaissait ses écritures, mais à peine ces paroles eurent-elles franchi ses lèvres que l’inconnu retira son capuchon, révélant le frêle visage d’une femme qui devait avoir la soixantaine.
Elle arborait de grands yeux bleus et limpides,encadrés par de beaux cheveux blancs comme neige. Cependant la caractéristique la plus remarquable de son visage était qu’il avait été sévèrement mutilé. En effet, une longue cicatrice qui s’étendait de sa joue gauche à sa joue droite venait gâcher la finesse angélique de ses traits,lui donnant un véritable air de combattante endurcie par la guerre.
Elle se jeta ensuite sur le garçon et le saisit par les épaules, ses yeux brillant d’une lueur étrange. Son regard perçant plongé dans celui de Nérée, elle prononça alors les paroles qui allaient altérer le cours de l’existence du jeune homme à tout jamais.
–« Toi l’Enfant de l’eau, tu es celui que nous attendions depuis toutes ses années. Tu es celui qui libérera le peuple d’Azurie de la guerre et qui sauvera notre patrie. Ton chemin est parsemé de ténèbres, de souffrances que tu n’imagines même pas. Mais sache ceci mon garçon, chaque épreuve traversée et chaque larme versée te rendra plus fort. Car ce qui t’attend à la fin de cette quête est plus grand que ce que tu pourrais jamais imaginer. Le véritable courage se forge dans l’adversité donc si tu persistes malgré tout ce qui viendra, alors peut-être, accompliras-tu ce que nul autre n’a pu réaliser avant toi. »
Après avoir prononcé ces derniers mots, la vieille oracle s’effondra, un léger sourire flottant aux lèvres.

 

405 : 
Nérée revint seul dans la chambre sombre, le corps de Capelan, figé dans une dernière douleur, étendu sur la paillasse. La bougie, jetait une lumière tremblante sur les murs, comme un faible espoir qui s’éteignait peu à peu. Le silence était lourd, comme un voile de tristesse qui recouvrait la pièce. Le vieil homme, qui aimait autant la mer,était dans l’au-delà.
Le jeune garçon fixa son visage marqué par la souffrance. Il avait cru, pendant un moment, que Capelan allait revenir, qu’il retrouverait un peu de force pour partir vers cet horizon qu’il avait tant désiré voir une dernière fois. Mais la mer, celle dont il parlait sans fin, lui avait échappé à tout jamais. Il se tourna lentement vers la fenêtre, cherchant un peu d’air, un peu de fraîcheur. Le ciel, d’un bleu triste, semblait aussi distant que la mer dont Capelan parlait sans cesse.
Les montagnes,gigantesques, bordaient toujours l’horizon. Le fort de Fort-Ressac, vieux et fatigué, résistait encore aux assauts de l’ennemi. Mais Nérée savait que la guerre ne finirait pas ainsi. Tout était trop difficile, trop lent, et la fin semblait inévitable, comme un grand poids qui écrasait tout sur son passage. La mer, cependant, cette mer que Capelan avait tant aimée, restait un mystère. On disait qu’elle était grande, infinie, pleine de secrets, mais personne ici ne l’avait jamais vue.
Nérée s’avança vers le vieux pêcheur. Il se souvenait des paroles qu’il lui avait murmurées, celles qui résonnaient dans sa tête comme des échos lointains : « La mer, Nérée, elle est plus grande que tout ce que tu peux imaginer. » Le jeune garçon, les yeux pleins de questions, se sentait comme perdu dans ce monde, dans ce Fort comme un poisson en cage.
Le corps du jeune homme fut secoué de frissons si violents qu’il faillit perdre connaissance. Pourquoi se sentait-il soudain si affaibli ? Est-ce la mort de Capelan qui le remuait autant ? La nostalgie forte de la mer l’envahissait-elle au point de se sentir mal ? Il décida de sortir la chambre funèbre pour prendre l’air dans l’escalier de la tour. Ses jambes s’alourdissaient tellement à chaque pas qu’il se commença à se poser des questions sur la nature de son malaise. C’est alors qu’il reconnaît Dame Ablette passer dans la cour en contrebas et le jeune homme l’appelle.
Le temps qu’elle arrive, il s’assit difficilement sur les escaliers tordus, sombres et pierreux, de la tour où Capelan dormait de son dernier sommeil. Il tâta ses poches et se souvint du parchemin qu’il sortit pour essayer de le déchiffrer. Les signes se mélangeaient, dansaient, s’éparpillaient comme les feuilles du vieux chêne qui trônait encore dans la cour et que l’on n’avait pas encore coupé pour en faire du feu,étant donné son âge vénérable. Sa vision s’assombrit : la nuit était-elle déjà tombée sur le fort ?
Une chaleur sourde envahit son corps, ses membres se raidirent lentement, et il sentit la fièvre monter. Ses pensées se brouillaient, comme si un voile de brume obscure recouvrait son esprit, l’emprisonnant peu à peu. Puis il entendit le bruit sourd des pas de Dame Ablette qui montait à son secours. Des voix se battaient en pagaille dans sa tête.

 

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